Création : 19/01/2002, La Laiterie, Strasbourg
Effectif : 6 percussionnistes
Durée : 5′
Editeur : Lemoine, Paris, nº 27692
« Lorsqu’on pense aux Percussions de Strasbourg, on songe à l’instrumentarium imposant, au son puissant, au déchaînement des timbres et des rythmes. Pourtant, quand on travaille avec ces six musiciens, on est en face d’un véritable groupe de musique de chambre. Oubliant le désespérant service de trois heures, le compositeur peut enfin essayer, corriger, transformer et chercher avec les percussionnistes le bon instrument, la bonne baguette, la belle attaque, la pulsation juste, le timbre adéquats. Ce travail précis de musique de chambre s’apparente aussi à la pratique de répétition des groupes de rock ou de jazz qui ne regardent pas leur montre et qui veulent jouer « ensemble », ce qui n’est pas toujours le cas en musique. C’est ensemble, encore, que l’on prend les repas, que l’on plaisante la nuit, tard après les concerts, réveillant par quelque « bœuf » bien arrosé les bon bourgeois endormis. Alors, quand les percussions de Strasbourg fêtent leur quarante ans, on se réjouit d’écrire et l’on est prêt à interrompre la pièce en cours pour leur rendre hommage, d’autant plus que l’œuvre est collective et que les bons amis ont pris la plume. Le pari était de développer les idées de chacun et lorsque Jean-Paul Bernard m’a demandé, presque en « fin de liste », de commencer à écrire , il m’a proposé de m’éloigner du sujet pour créer un rupture dans cette « entente préalable ». Il était temps et j’ai fait un écart. Seule, une réminiscence à la caisse claire de la pièce de Martin Matalon permet de faire la jonction avec la musique qui précède. Mais ce motif, inséré par instant et « rongé » peu à peu, est lui aussi un écart dans le temps de la pièce et en fait basculer l’écoute. Les quarante ans, Ecart en temps, écart/ententes. » Philippe Hurel