Création : Festival de Royan, 1975
Durée : 38′
Effectif : 6 percussionnistes et boîtes à musique
Éditeur : Stockhausen Verlag
L’idée de « Musik im Bauch » – Musique dans le Ventre – est venue à Stockhausen à partir d’un épisode au cours duquel, sa petite fille Julika alors âgée de deux ans et à qui il disait « tu as de la musique dans le ventre », commença par rire de bon coeur puis, de façon de plus en plus spasmodique, et finit par pleurer et par rire tout à la fois en criant : « musique dans le ventre, musique dans le ventre » ! Sept ans plus tard, en 1974, Stockhausen conçut l’oeuvre telle que nous la connaissons maintenant à partir de mélodies qui correspondent chacune à un signe du zodiaque. Il y a au total douze autres mélodies (une par signe), mais chaque représentation requiert seulement trois de ces mélodies – il y a donc plusieurs versions possibles de cette oeuvre. Tout ce que joueront les interprètes (qui apparaîtront au public comme des poupées ou des automates), se compose exclusivement de ces trois mélodies. On entendra l’une d’elles exécutée très lentement pendant toute la durée de l’oeuvre par deux interprètes sur le marimba, et les trois mélodies aux cloches-plaques par un troisième musicien, également pendant toute la durée de l’oeuvre. Pendant ce temps, les autres instruments font entendre des motifs et des sons isolsés et jouent simultanément les mélodies dans des tempi différents. Ainsi, les trois mélodies sont communiquées, expliquées aux auditeurs son par son, motif par motif et finalement leur sont jouées dans leur intégralité. Pour les exécutions au Théâtre de la Ville, à l’exemple de la création à Royan en 1975, on entendra « Aquarius » (le Verseau), le Lion et la Capricorne. Chacune des douze mélodies possède son caractère propre, ainsi qu’une note dominante; la première est le Verseau, sa dominante est mi bémol; le Poisson, la deuxième avec le mi, et ainsi de suite par ascension chromatique jusqu’à la douxième, le capricorne, avec le ré en passant par le Lion à l’opposé du Verseau avec le la . L’homme qui a « la musique dans le ventre » s’appelle Miron, du nom de ces hommes pour qui, si l’on en croit Jacob Lorber et sa déclaration relative au Monde Enchanté de Neptune, la musique est la forme d’art correspondant le mieux à leur caractère : les hommes – mirons, en effet, sont tellement amoureux les uns des autres, qu’ils subiraient tout plutôt que de risquer de se froisser le moins du monde les uns vis à vis des autres.