Music in the Belly de K. H. Stockhausen / S. Steen-Andersen – 28 septembre 2022 – Th. de Hautepierre, Strasbourg – Création mondiale

© Eloi de Verneuil / Percussions de Strasbourg

Simon Steen-Andersen rend hommage à Karlheinz Stockhausen en mettant en scène son rêve d’une musique dans le ventre…

En 1975, Karlheinz Stockhausen composait une œuvre énigmatique à l’attention des Percussions de Strasbourg. Sa partition contenait davantage d’indications scéniques et de didascalies que de musique à proprement parler — et cette musique consistait en douze mélodies liées aux signes du zodiaque, le cycle Tierkreis, et matérialisées par des boîtes à musique que le compositeur fit lui-même fabriquer. L’idée de la pièce comme son titre lui étaient venus de la surprise de sa fille Julika découvrant à l’âge de deux ans de petits bruits à l’intérieur d’elle-même, des gargouillements d’estomac : « tu as de la musique dans le ventre », lui avait-il répondu. Quelques années plus tard, il se réveilla subitement un matin après avoir rêvé la pièce et la coucha sur le papier.

Près de cinquante ans après la composition et la création de l’œuvre au festival de Royan, les Percussions de Strasbourg proposent à Simon Steen-Andersen d’en imaginer une nouvelle mise en scène. En restant fidèle à la partition et sans ajouter la moindre note, l’artiste danois révèle un potentiel aux yeux et aux oreilles d’aujourd’hui par l’utilisation de procédés scéniques et de technologies directement inspirés d’autres pièces de Stockhausen. Une question simple a guidé sa démarche : à quoi pouvait bien ressembler Music in the belly dans le rêve de Stockhausen, avant même qu’il ne se réveille ?

Première mondiale, dans le cadre du festival Musica

La Fête Sauvage de L. Antunes – La Comète, Chalons-en-Champagne – 3 octobre 2022

La Fête Sauvage a nécessité plus de deux ans de tournage aux quatre coins de la planète, en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud, au réalisateur Frédéric Rossif pour créer cette ode à la nature et aux animaux qui la peuplent.
Captés dans leur quotidien, ils exécutent devant les caméras un ballet qui retrace leur histoire. En liberté, girafes, paresseux, fourmiliers et tant d’autres encore sont dévoilés dans leur intimité, leurs moments de chasse, de repos, de jeu ou encore de conquêtes amoureuses… Nous présentant un monde vierge de toute présence humaine, Rossif a souhaité renouer avec un éden perdu. Il a profondément révolutionné le cinéma environnemental et animalier, créant un langage visuel unique, dans lequel ralentis et autres montages transcendent la beauté animale. À sa sortie en 1976, le film a remporté un immense succès, frôlant le million d’entrées.

La musique d’origine était le fait de Vangelis, pionnier des musiques électroniques. Pour donner une nouvelle vie à ce chef-d’oeuvre visuel, Lucie Antunes apporte toute l’énergie tellurique qui caractérise son langage musical. Elle a conçu cette création sonore pour les Percussions de Strasbourg, augmentées d’un musicien électronique (Axel Rigaud). Pour notre ensemble, elle tisse un lien unique entre les instruments acoustiques, les machines électroniques et les images.

Cette rencontre entre les univers visuels et sonores de Frédéric Rossif et Lucie Antunes, portés par des musiciens exceptionnels, rend à la nature toute sa puissance et sa force brute autant que sa pureté. Un moment unique à ne manquer sous aucun prétexte.

Première à l’occasion du festival War on screen

l‘Air(e) – T. De Mey, F. Filidéi, P. Jodlowski – Concerts Décentralisés – Communauté Européenne d’Alsace

© Michel Grasso

Dans le cadre des concerts décentralisés, organisés par la communauté européenne d’Alsace, le spectacle l’Air(e) sera joué dans les communes de Brumath le 9 octobre, Marckolsheim le 15 octobre, et Ensisheim le 2 novembre En 2016, François Papirer, Rémi Schwartz et Enrico Pedicone élaborent un programme de musique contemporaine adressé au jeune public, présentant la diversité des instruments à percussion à travers le monde. Le spectacle évolue en 2018 et se construit une identité nouvelle au sein des Percussions de Strasbourg : le trio No Bad Vibes est né. Aujourd’hui, leur spectacle l’Air(e), est un objet protéiforme où se côtoient pêle-mêle l’univers du rock, l’exigence de la musique contemporaine, la puissance de l’électro, et le dadaïsme d’un théâtre instrumental.

9 octobre 2022 – Brumath
15 octobre 2022 – Marckolsheim
2 novembre 2022 – Ensisheim

Only – A. Zubel, Y. Song, Y. Hwang, N. Ettlin – Résidence de création

Titre inspiré de « I’m only a person » citation tirée de Boyish Girl Interrupted de Tig Notaro, humoriste canadienne. Avec un plateau composé par six hommes, en totale opposition avec celui de MUSIC IN THE BELLY, les Percussions de Strasbourg sortent des tout premiers ateliers de recherche autour de quatre nouvelles oeuvres sans instrument de percussions, sous le regard de quatre jeunes créatrices : les compositrices Agata Zubel, Yang Song, Yijoo Hwang et la chorégraphe Noémie Ettlin. 

Burning Bright de H. Dufourt – Abbaye de Royaumont – 3 septembre 2022

Écrite pour le cinquantième anniversaire des Percussions de Strasbourg, Burning Bright emprunte son titre à l’un des plus célèbres poèmes de la littérature anglaise, The Tyger de William Blake, publié en 1794.  
Conçu d’un seul tenant, tel un immense adagio à la manière de Bruckner, Burning Bright est une vision poétique en rupture avec les types de délimitation propres à la tradition, contours ou clôtures. La musique s’élève par couches, par nappes, ou se déploie par émergences amples et diffuses. Les timbres dessinent leur propre espace de résonance et se disposent en profondeur, dans la fuite indéfinie d’un horizon. Les sons enflent, se diffusent ou se tordent, s’entremêlant comme des fluides ou des gaz. Le travail sur le timbre n’est qu’un art de la retouche. La dérive des masses colorées se substitue aux jeux des configurations formelles propres au siècle dernier. Les techniques de friction prennent le pas sur celles de la percussion.
A l’instar du poème de Blake, Burning Bright mobilise les énergies premières : un drame sans récit ni anecdote, une forme donc qui s’engendre et recherche son unité au travers de secousses telluriques. L’espace immense que l’on y découvre, un espace à la Kubrick, pourrait bien devenir, malgré les espoirs de notre époque, celui d’un éternel confinement.

Le concert a eu lieu en plein air, dans les ruines de l’Abbatiale.
Infos ici

« Après ce sublime spectacle en plein air, changement de décor à la nuit tombante avec les ruines à ciel ouvert de l’église abbatiale, où officient les Percussions de Strasbourg. Six musiciens appelés à entretenir le « feu ardent » de Burning Bright (2014), une œuvre monumentale qu’Hugues Dufourt a imaginée en écho au poème The Tyger de William Blake (1757-1827). Les gestes sont simples : des battements répétés à grande vitesse et des frottements lancinants. La forme l’est tout autant : des nappes de consistance variable, entrecoupées de pauses assez brèves. Une sorte de course de relais dans laquelle le silence correspondrait au passage de témoin ? En fait, une création de titan, où l’attrait de l’irrationnel est préservé par la grâce d’une organisation prodigieusement pensée. « Ici, l’œuvre sera à sa place », nous confiait le compositeur avant le concert. Le public aura été du même avis. Nombreux furent les auditeurs à rester dans les vestiges de la nef gothique pour s’entretenir avec les musiciens et tenter de mettre des mots sur la magie des sons. « Waterphone ? » « Flexatone ? » « Steel drums ? » »

Le Monde, 5 septembre 2022

100 cymbals de R. Ikeda – festival Sacrum Profanum, Cracovie – 4 septembre 2022

© Camille Blake – Berliner Festspiele

Une soirée, dix percussionnistes, cent cymbales pour un spectacle qui mêle performance visuelle, conceptuelle et musicale. Ou quand, de l’abstraction et du son pur, naissent la lumière et l’harmonie.

Simple disque de laiton et de bronze, que l’on emploie plutôt pour souligner un temps fort que pour occuper le devant de la scène, la cymbale joue ici le premier rôle ! Créé en 2019 à Los Angeles, 100 cymbals laisse surgir toute la multitude des strates harmoniques de l’instrument. Figure clé de la musique et de l’art électronique, le compositeur et artiste visuel Ryoji Ikeda est connu pour y mêler phénomènes physiques et notions mathématiques. Quant aux Percussions de Strasbourg, elles sont, depuis leur création en 1962, l’un des groupes phares de la musique contemporaine.

But what about the noise of crumpling paper… de John Cage célèbre le 100e anniversaire de la naissance du cofondateur de Dada, Hans Arp, et a été composé en 1986 pour Les Percussions de Strasbourg. Mais Cage n’a spécifié ni le nombre de joueurs, ni les durées, ni le tempo, ni les répétitions. Il n’y a qu’un système de cinq signes de ponctuation différents qui doit être réinterprété pour chaque performance. L’artiste sonore et vidéo japonais Ryoji Ikeda a conçu une nouvelle version de cette partition conceptuelle.

Infos ici

Invariants de Bach, Levinas, Takemitsu – 18 septembre 2022 – Flanders festival, Gand

© Jésus s.Baptista

Travailler sur le temps – tantôt détendu, tantôt contraint – plutôt que sur la dynamique, se rapprocher imperceptiblement de la danse et des mouvements qu’elle induit, tels sont les points de départ du projets Invariants.

Intercalés entre trois Sonates en Trio pour Orgue de Johann-Sebastian BACH, Rain Tree (1981) de Tōru TAKEMITSU et Les Invariants (2021) de Michaël LEVINAS font effectuer des allers-retours dans le temps aux oeuvres du compositeur allemand.
Quelques siècles après leurs compositions, ces sonates continuent de s’adapter à leur temps sans en perdre leur essence et la présence d’oeuvres de notre époque nous rappelle que Jean-Sebastian BACH demeure bien actuel. 

Concerts à 13h30, 15h30 et 17h30
Site du festival

Ensemble ULYSSES

L’ensemble Ulysses, constitué cette année de 5 percussionnistes, accompagné·e·s de Rémi Schwartz, soliste aux Percussions de Strasbourg, seront en concert lors de deux festivals en septembre !

Festival Gaudeamus – Utrecht, NL – 9 septembre

  • Programme :
  • James Alexandropoulos-McEwan nouvelle œuvre pour 6 percussionnistes et électronique (2022)
  • Per Nørgård Square and Round (1985)
  • Iannis Xenakis Métaux, extrait de Pléiades (1978-1979)
  • Mioko Yokoyama nouvelle œuvre pour 6 percussionnistes (2022),

Festival Automne de Varsovie, POL – 21 septembre

  • Programme :
  • James Alexandropoulos-McEwan nouvelle œuvre pour 6 percussionnistes et électronique (2022),
  • Malika Kishino Sange (2016)
  • Kazimierz Serocki Continuum (1965-1966)
  • Mioko Yokoyama nouvelle œuvre pour 6 percussionnistes (2022),
  • Iannis Xenakis Métaux & Peaux, extraits de Pléiades (1979)

Strasculture – 3 septembre

A l’occasion du rendez-vous annuel des associations culturelles de Strasbourg, retrouvez le stand des Percussions de Strasbourg toute la journée sur la place du Château à Strasbourg.
Venez nous rencontrer et découvrir ou redécouvrir nos concerts, activités musicales, ateliers et autres visites d’instrumentarium !

Site de Strasculture

Journées Européennes du Patrimoine – 18 septembre

Comme chaque année à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, les Percussions de Strasbourg organisent des visites de leur instrumentarium légendaire. Visite commentées gratuites de 45 minutes à 10h, 11h, 12h puis 14h, 15h et 16h.
Réservation au 0388277504 ou à l’adresse 

Toutes les infos ici