Simon Løffler, C (2013)
Mark Applebaum, Tlön (1995)
Jeppe Ernst, Offertorium : Behandling A (2018)
Dieter Schnebel, Poem für einen Springer (1989)
James Tenney, Having never written a Note for percussion (1971)
Michael Beil, Key Jack (2017)
Interprètes : Lou Renaud-Bailly, Pin-Cheng Chiu, Hyoungkwon Gil, Matthieu Benigno
Production déléguée : Festival Musica
Le projet a bénéficié du soutien de Demathieu Bard Initiatives.
Durée : spectacle 1h10 et rencontre 20 min, environ.
Sous la forme d’un « laboratoire de l’écoute », une expérimentation avait été menée à Musica en 2019 visant à partager différentes pièces musicales — à dimension visuelle, corporelle ou vibratoire — entre personnes sourdes, malentendantes et entendantes. Il s’agissait de sensibiliser les publics à l’écoute sous toutes ses formes, et plus particulièrement non-cochléaire, pour mieux déconstruire les stéréotypes et les appréhensions autour de la perception sonore.
Porté par Musica en collaboration avec Les Percussions de Strasbourg, ce parcours sensoriel inspiré et nourri par la culture sourde, prend désormais la forme d’un concert-expérience.
Simon Løffler, C (2013)
Pièce à écouter avec les dents pour trois musicien·nes
Les dispositifs de Simon Løffler remettent souvent en question le rapport avec le public, c’est le cas pour sa pièce « C », à écouter avec les dents. Muni·es d’un casque rendant la perception du son de manière aérienne impossible, interprètes et public ne perçoivent la musique que par conduction osseuse à l’aide d’une baguette de bois serré entre les mâchoires. Une expérience d’écoute complète et inattendue !
Mark Applebaum, Tlön (1995)
Pièce visuelle pour 3 chef·fes d’orchestre sans musicien·nes
Dans cette composition audacieuse pour trois chef·fes d’orchestre sans musicien·nes, le rythme est souligné non pas par les instruments, mais par la chorégraphie des corps. Selon son compositeur, « cette pièce silencieuse mais très gestuelle, nécessite des compétences folles alliées à une grande ouverture d’esprit, et de l’humour ».
Jeppe Ernst, Offertorium : Behandling A (2018)
Pièce tactile pour un musicien et une musicienne
Offertorium est un pièce tactile composée pour un musicien et une musicienne. Le duo se fait face et joue avec le visage de l’autre dans le silence le plus total mettant à égalité sourd·es et entendant·es. Les interprètes ont les yeux clos pendant toute la représentation.
« En voyant les deux personnes commencer à se toucher, instantanément il y avait comme une mélodie qui s’est mise en place. Je ne sais pas laquelle, je ne pourrais pas vous la chanter mais voilà ce que j’ai perçu. » Michel, spectateur sourd
« J’ai trouvé que le silence était merveilleux et que pour une fois peut-être j’expérimentais le silence, la beauté du geste sans le son, sans la musique, l’infime perception difficilement audible… » Nicolas, spectateur entendant
Dieter Schnebel, Poem für einen Springer (1989)
Pièce évocatrice pour un·e musicien·ne
La pièce Poem für einen Springer (poème pour un sauteur) fait partie de la série Zeichen-Sprache (langue des signes en allemand) composée entre 1987 et 1989. Il s’agit de courtes pièces de musique pour gestes et voix, pour un à dix interprètes.
James Tenney, Having never written a Note for percussion (1971)
Pièce vibratoire pour un·e percussionniste
Having Never Written a Note for Percussion est une performance dédiée au tam-tam. Cette pièce se présente comme une immense arche intensive qui met en scène la vibration continue d’un trémolo. Les propriétés de résonance de l’instrument sont exploitées pour faire découvrir l’écoute vibratoire. En déambulant autour de l’instrument chacun·e est libre d’appréhender les vibrations selon ses envies.
« J’ai pu moi-même fabriquer ma musique parce que je touchais longtemps le tam-tam, et puis des temps courts et puis des temps longs. J’ai essayé de faire un petit peu ce que je voulais avec un doigt, deux doigts, trois doigts, quatre doigts, toute la main et puis aussi je sentais les vibrations de façon différentes de plus en plus intenses ou de moins en moins intenses. » Chantal, spectatrice sourde
« Je sens encore que dans ma main ça palpite, que ma circulation sanguine a été accélérée, c’était fort au niveau du corps cet aspect vibratoire, et on a envie d’être en contact dans le sol – plusieurs personnes se sont déchaussées d’ailleurs – c’est vraiment une expérience intégrale ! » Jonas, un spectateur entendant
Michael Beil, Key Jack (2017)
Pièce visuelle pour un·e pianiste sans piano
Michael Beil déconstruit depuis des années l’image du musicien et de son instrument. Dans Key Jack, c’est le piano lui même qui a disparu de la scène. Autrefois soliste, la pianiste est assistée par deux doubles étranges. Face à la caméra, elle doit jouer en playback. le compositeur recombine ainsi habilement le mouvement, l’image et le son. Le résultat est une performance fascinante, qui fait presque oublier que le piano n’est pas là.
Dates :
16, 17, 18, 19 avril 2024 – représentations scolaires – Festival Musica, Théâtre de Hautepierre, Strasbourg
5 octobre 2024 – Festival Musica, L’Agora, Metz