Poetica est la première partie du cycle VENA, composé de Unhistoric Acts (2e panneau pour quatuor à cordes et choeur de 24 voix mixtes – Donaueschingen 2021) et Immaterial (3e panneau pour voix – Eclat Festival 2022). Dans cette pièce qui s’étend sur toute la soirée, Chaya Czernowin construit dans notre écoute un palais sur trois niveaux où nous explorons le pouvoir de notre perception à travers la mémoire. Le fondement de ce palais de la mémoire est la relation entre le soliste, les quatre percussionnistes et le trio de cordes activé par le soliste à travers l’électronique.
Poetica de la compositrice israélo-américaine Chaya Czernowin reflète notre réalité inéluctablement complexe – un voyage sonore centré sur l’émergence du souffle, l’essence même de la vie. L’œuvre devient une invitation à pénétrer plus profondément au cœur du son des percussions et à en trouver la continuité. Steven Schick, percussionniste et chanteur soliste, est accompagné par quatre membres des Percussions de Strasbourg, des cordes préenregistrées et de l’électronique, y compris des enregistrements audio réalisés lors de manifestations à Paris, à Tel-Aviv et aux États-Unis.
Situé dans les domaines du passé, du présent et du futur, le percussionniste et vocaliste Steven Schick occupe un rôle central mais fluide, sa performance oscillant entre des timbres intimes et microscopiques et un système de sonorités cacophonique et expansif. Quatre membres des Percussions de Strasbourg introduisent un subtil macrocosme sonore, enveloppé par des couches de cordes préenregistrées, d’électronique et d’enregistrements de protestation provenant de Paris, de Tel Aviv et des États-Unis. Ce paysage sonore stratifié souligne une interaction dynamique entre les mondes sonores intérieurs et extérieurs, brouillant les frontières entre eux. « La pièce est une méditation sur la tentative de trouver un point de clarté et de réconfort dans une réalité dure, imprévisible et indéchiffrable », explique Czernowin. « Elle est initié par la respiration et met en avant le pouvoir de la respiration. »
Structurellement, « POETICA » construit un « palais de la mémoire » composé de trois « étages » sonores. Au premier étage, le soliste construit un paysage sonore expansif et suspendu, dépourvu de temporalité, avant de le voir démantelé par une catastrophe soudaine. Le deuxième étage est consacré au mouvement et à la modulation, aux souvenirs déformés et à l’oubli parfois consolateur. Le dernier étage se déroule dans tout l’espace, mais semble aussi venir de l’extérieur et de loin. Une relation complexe est créée entre l’intériorité et l’extériorité du son, et l’immersion invite constamment les auditeurs à être presque à l’intérieur de la musique elle-même.
Plutôt que de s’appuyer sur la mélodie ou le rythme, la composition de Czernowin met l’accent sur des textures détaillées et des nuances sonores subtiles, évoquant un sentiment complexe de vulnérabilité et de sensibilité. « POETICA » offre un récit abstrait – une réflexion sur la fragilité et la sensibilité inhérentes à l’expression humaine, en se concentrant sur les qualités silencieuses et presque imperceptibles du son qui peuvent évoquer des réponses émotionnelles profondes. Elle révèle que le titre fait référence à une forme poétique qui offre une narration sans raconter explicitement une histoire – tout comme l’œuvre elle-même, qui suggère l’émotion et l’expérience à travers la perception auditive plutôt que la communication directe.
⏰ Concert à 20h
🎫 Réservations ici
ℹ️ Le festival MaerzMusik
Plus d’informations sur le projet ici.
Steven Schick, percussions et voix
Les Percussions de Strasbourg
Catinblack (sur enregistrement)
Chaya Czernowin, Carlo Laurenzi, électronique Ircam
Clément Cerles, diffusion sonore Ircam
Chaya Czernowin, Poetica – création 2024
Commande de l’Ircam-Centre Pompidou, Hellerau European Centre for the Arts, Monday Evening Concerts, Brenda et Steven Schick, Les Percussions de Strasbourg
Coproduction : Ircam-Centre Pompidou, Hellerau European Centre for the Arts, Monday Evening Concerts, Steven Schick, Les Percussions de Strasbourg. Production déléguée : Ircam-Centre Pompidou.