En 1975, Karlheinz Stockhausen composait une œuvre énigmatique à l’attention des Percussions de Strasbourg. Sa partition contenait davantage d’indications scéniques et de didascalies que de musique à proprement parler — et cette musique consistait en douze mélodies liées aux signes du zodiaque, le cycle Tierkreis, et matérialisées par des boîtes à musique que le compositeur fit lui-même fabriquer. L’idée de la pièce comme son titre lui étaient venus de la surprise de sa fille Julika découvrant à l’âge de deux ans de petits bruits à l’intérieur d’elle-même, des gargouillements d’estomac : « tu as de la musique dans le ventre », lui avait-il répondu. Quelques années plus tard, il se réveilla subitement un matin après avoir rêvé la pièce et la coucha sur le papier.
Près de cinquante ans après la composition et la création de l’œuvre au festival de Royan, les Percussions de Strasbourg proposent à Simon Steen-Andersen d’en imaginer une nouvelle mise en scène. En restant fidèle à la partition et sans ajouter la moindre note, l’artiste danois révèle un potentiel aux yeux et aux oreilles d’aujourd’hui par l’utilisation de procédés scéniques et de technologies directement inspirés d’autres pièces de Stockhausen. Une question simple a guidé sa démarche : à quoi pouvait bien ressembler Music in the belly dans le rêve de Stockhausen, avant même qu’il ne se réveille ?
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