Philips Classics, Percussions de Strasbourg / Polygram France, Believe Digital / 1993
Hiérophonie V est un grand classique du répertoire original des Percussions de Strasbourg. « Cette œuvre, qui commence par les actes primitifs de la Percussion et du Cri, se poursuit en deuxième partie par la négation de ce même acte. Ici, l’acte de percuter est très limité. Ne pourrait-on percevoir la sérénité de l’Ame dans la vibration continue des instruments ? De loin en loin, on entend à peine les tambours de la fête populaire, comme si les hommes se rejoignaient en frappant eux-mêmes les instruments et réalisaient ainsi le chant du souffle de vie. De même, les six percussionnistes retrouvent librement la respiration du corps. A travers l’ostinato rythmique répété, j’ai voulu confirmer à ma manière, le plaisir essentiel du corps. Je dédie cette œuvre aux Percussions de Strasbourg avec lesquels j’ai vécu pendant les répétitions une expérience musicale inoubliable. » Yoshihisa Taïra
Le Livre des Claviers comprend six pièces, relativement brèves, destinées aux divers jeux de claviers dans la percussion. Les techniques liées aux claviers se sont assez largement développées au cours du XX° siècle. Si l’on compare l’emploi du xylophone chez Debussy à celui que fait Messiaen, puis Boulez, on constate une véritable percée en avant, amenant celui-ci (marimba et xylomarimba compris) à un véritable rôle de soliste.
« Avant Khnoum, j’avais déjà composé deux œuvres pour les Percussions de Strasbourg : Maraé en 1974 et Aera en 1978 . Leur talent m’a donné envie de leur en confier une troisième, très différente des deux précédentes. Un échantillonneur solo s’y combine aux cinq autres percussions. La plupart des sons échantillonnés ont été empruntés à l’instrumentarium du groupe, et ainsi cette sorte de » concerto » pour clavier et percussion associe, bien plus qu’il n’oppose, l’instrument numérique et ses voisins acoustiques. Khnoum, dont le nom sonne comme une percussion, est un dieu-bélier égyptien qui a façonné l’humanité sur son tour de potier. » François-Bernard Mâche.
Sombre Journée faisait initialement partie de la série des Erewhon, créés par les Percussions de Strasbourg au Festival de Royan en 1977, sous la direction de Giuseppe Sinopoli. Hugues Dufourt l’a retranchée du cycle car elle ne s’intégrait pas aux autres volets de l’oeuvre, qui formaient déjà un ensemble achevé. Désormais autonome, l’ancien « Erewhon III » s’intitulera donc « Sombre Journée ». Il s’agit d’un essai de poétique instrumentale, avec des moyens réduits : peaux et métaux principalement.