Constitué au fil des voyages, des tournées et des créations du groupe, l’instrumentarium représente environ 500 instruments de tout type, provenant de tous les horizons : peaux, bois, métaux, accessoires… Chaque matériau appelle une technique de jeu particulière. Avec plus de 7 tonnes de matériel et d’accessoires, les timbales, congas, xylophones, marimbas, cymbales, vibraphones, gongs, tambours de bois, grosses caisses, cloches à vaches, crotales, cloches tubes, tamtam, glockenspiels, plaques tôles… répondent aux verres de vin, tuyaux harmoniques, sirènes, spaghetti, enclumes, ressorts d’amortisseur, bols… Les objets usuels eux-mêmes sont parfois détournés de leur usage premier au profit de leur seule résonance.
Véritable force de proposition et d’expérimentation pour les compositeu·rices, il influence leur écriture : le premier jeu chromatique de cloches à vache inspira Olivier Messiaen, les gongs thaïlandais furent utilisés par Hugues Dufourt dans sa symphonie pour percussions Erewhon… Des échanges avec les compositeur·rices sont nés des instruments inédits, tel le sixxen, un ensemble instrumental de cent neuf sons métalliques différents conçu expressément pour l’ensemble par Xenakis. Plus proches de nous, les nouvelles technologies offrent également l’opportunité d’investigations sonores quasi illimitées.
Les Percussions de Strasbourg ouvrent chaque année les portes de leur instrumentarium au public lors des Journées Européennes du Patrimoine, ainsi qu’aux groupes associatifs (+) et groupes scolaires (+).
Pour une visite auditive, découvrez le podcast réalisé par Maud de Carpentier :
Un podcast des Percussions de Strasbourg réalisé dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine 2024
Avec la participation des musiciens et musiciennes de l’ensemble des Percussions de Strasbourg : Théo His-Mahier et Enrico Pedicone
Réalisation : Maud de Carpentier
Production exécutive : Making Waves
Le SIXXEN de Iannis Xenakis
Spécialement conçu en 1979 pour les Percussions de Strasbourg afin de jouer la pièce Pléiades, le Sixxen est un instrument métallique de 19 hauteurs, distribuées inégalement avec des hauteurs différentes de l’ordre du quart ou du tiers de ton et de leurs multiples. Il tire son nom du nombre SIX (traditionnellement le nombre de musiciens aux Percussions de Strasbourg) et du nom XEN, le début du nom de Xenakis. Il a été pensé en 6 exemplaires pour les 6 musiciens du groupe, mais de manière à ce que tous les Sixxens joués ensemble ne forment jamais d’unissons. Son créateur, Robert Herbrad, l’a conçu en étroite collaboration avec l’ensemble et le compositeur.
Son histoire est particulière car cette troisième génération de Sixxens est à ce jour l’unique set existant au monde. De nombreux autres ensembles ont construit des instruments s’en approchant afin de jouer les multiples pièces où il est requis, mais aucun n’a été assemblé de manière à retrouver exactement le son, si spécifique, qui fait toute l’unicité de l’objet original. Depuis 40 ans, de nombreux ensembles ont fait fabriquer des instruments approchant des Sixxens, mais jamais leur qualité n’a su égaler celle des Sixxens de Robert Hébrard, en termes de son, de résonance, de précision et de projection.
D’autres compositeur·rices se sont intéressé·es à l’écriture pour cet instrument comme Anette Schlünz, Jean-Louis Agobet, Thomas Meadowcroft, Lutz Glandien, Harold Vásquez-Castañeda, et surtout Philippe Manoury.
Le VEME
En 2013-2014 Les Percussions de Strasbourg ont aussi collaboré à l’invention et la création du VEME avec l’Orchestre national de Lorraine, un instrument aux sons métalliques se distinguant des percussions asiatiques (cf. revue de presse ci-dessous).