GIRAUD SUZANNE – Au commencement était le verbe

Création : 21 décembre 2002, Guebwiller, Chr de ch. & Les Percussions de Strasbourg 
Commanditaire : Noël en Alsace
Effectif : 12 voix mixtes et 6 percussionnistes
Durée : 23’ 
Éditeur : Jobert

« Au commencement était le Verbe », première œuvre de caractère religieux de Suzanne Giraud

Guebwiller (HautRhin). Dominicains. 21XII2002. Suzanne Giraud, Au commencement était le Verbe (création mondiale) (+ œuvres de FB Mâche, J. Cage, et F. Poulenc). Chœur de chambre de Strasbourg ; Percussions de Strasbourg. Direction : Catherine Bolzinger. [Ce même programme a été repris à Mulhouse, temple SaintEtienne, le 22XII2002]

Pour sa première œuvre d’inspiration religieuse, Suzanne Giraud a mis en musique le Prologue de l’Evangile selon saint Jean. Ce passage célèbre lui avait été soumis par le théologien JeanLouis Hoffet, membre du conseil de l’association Noël en Alsace commanditaire de la partition. Particulièrement beau et fort en soi, ce texte n’avait pourtant jamais été mis en musique, du moins dans la totalité de ses versets connus les plus récents, Hoffet en ayant soustrait ceux de provenance probablement plus ancienne ayant trait à JeanBaptiste. Le verset initial a donné son titre à l’œuvre : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu, / et le Verbe était Dieu. […] Et le Verbe fut chair/ et il a habité parmi nous/ et nous avons vu sa gloire… » C’est un éclatant retour aux sources mêmes du christianisme que la compositrice brosse dans cette grande page de vingtcinq minutes associant deux ensembles rarement réunis, chœur mixte et percussion. La matière brute de la percussion, qui sait aussi chanter, associée à la voix humaine à travers laquelle s’exprime le Verbe divin que chacun de nous porte en lui, et qui peut se faire tout aussi brute que des instruments primitifs, forme un alliage peu ordinaire que Suzanne Giraud a su fondre avec une maîtrise remarquable pour en faire une partition profonde et lyrique aux contrastes éblouissants de lumière et de vie. Mais c’est avant tout de grâce, de mystère et d’accomplissement qu’il s’agit ici, avec cette harmonie tendue et compacte qui crée un tissu soyeux sans cesse mouvant avec l’usage aussi constant que naturel du quart de ton.

Bruno Serrou