Création : 2 mars 2010 au Théâtre d’Orléans, dans le cadre du concours international de piano d’Orléans
Commande du Concours international de piano d’Orléans et des Percussions de Strasbourg, 2009. Avec le soutien du Conseil Régional du Centre et de la Fondation Francis et Mica Salabert.
Durée : 14′
Effectif : pour piano solo et trois percussionnistes
Edition : Henry Lemoine 2011
Écrite pour piano solo et trois percussions, Interstices s’apparente à un « mini concerto » dont les percussions assureraient la partie orchestrale. Bien sûr, le piano n’a pas qu’un rôle de soliste et peut, par endroits, fusionner avec la percussion pour ne créer qu’un seul et unique timbre. Comme son titre le suggère, la pièce est construite sous forme de grandes sections interrompues par des intervalles de temps durant lesquels apparaissent des éléments très identifiables. Ces éléments, brefs événements rythmiques ou véritables situations musicales, peuvent donner lieu, à leur tour, à un nouveau discours intelligible lui-même interrompu par de nouveaux évènements, et ainsi de suite. Pour exemple, la pièce finit par une « boucle » dont l’élément principal s’était inséré, comme une parenthèse, dans la section précédente elle-même composée d’un court motif homorythmique qui avait interrompu à plusieurs reprises la section lente de l’œuvre, placée juste avant. Pour ce qui est du traitement instrumental, j’ai conservé ici une écriture pianistique relativement classique. La pièce ayant été écrite pour un concours international de piano, je souhaitais que les instrumentistes puissent exploiter toutes leurs ressources techniques. C’est le brouillage avec la percussion ainsi que les doublures avec les claviers ou les instruments aux hauteurs relatives qui permettent d’échapper à la perception trop directe et codifiée du piano. Interstices est une pièce très énergique et rythmique et les moments les plus statiques et poétiques sont aussi perturbés par les interventions de motifs rythmiques très incisifs. Ici, tout n’est que tension et lorsque, à de rares moments, on pourrait espérer un peu de quiétude, un évènement apparaît qui remet en question le calme que l’on croyait enfin trouver. Interstices est dédié à Françoise Thinat.
Philippe Hurel