Création : 19 janvier 2002 à La Laiterie, Strasbourg, France
Effectif : 6 percussionnistes
Durée : 6′
Editeur : Cerise Music
« Mort et transfiguration pour quarante balais est une pièce réagissant aux pièces précédemment écrites de cette commande collective. Ma pièce a suivi celle de Philipe Leroux, et la fin de cette partition fut sans aucun doute le détonateur de ce travail. La « percussion » reste pour moi une difficulté. L’écriture pour percussions implique soit un travail sur le rythme, soit sur le timbre et ainsi m’expose à une redondance du déjà entendu, ou tout du moins, confirme ma difficulté à dominer ces instruments sans être dans la répétition. C’est pour cette raison que ma première pièce pour percussions était avec dx pianos (« musiques en boite à retour à… »), que la seconde – solo pour Jean Pierre Drouet – avec électronique et scène (« tapotages et exutoires »), et la troisième – pour les Percussions de Strasbourg – exploitait des instruments nouveaux avec capteurs (Bibilolo). Pour cet hommage anniversaire, j’ai voulu éviter ce qui était dit auparavant dans les pièces qui m’ont précédées, en partant de l’idée de bruit mécanique de Leroux (perceuse) et en l’amplifiant dans une dramaturgie : un percussionniste meurt, ressuscite, les autres meurent en employant divers bruits, et le texte du psaume 48 détourné de sa volonté croyante au profit d’une pure poésie, accentue la mise en scène de ces bruits. Le texte du psaume favorise l’écart entre les percussionnistes qui s’adonnent au sadomasochisme du jeu percutant et l’effet imprécatoire de celui-ci, texte qui camoufle mal une volonté de domination des hommes. Ainsi, pour sublimer ces 40 années, les percussionnistes ont le choix entre mourir ou ressusciter. Ils peuvent faire évoluer leur propre concept de « groupe de percussionnistes » sans se prendre trop au sérieux. »
Marc Monnet