OHANA MAURICE – 4 études chorégraphiques

Composition : 1955 (1ère version), 1962 (2ème version)
Commanditaire : Nord-Deutscher Rundfunk (1ère version); Les Percussions de Strasbourg (2ème version)

Les Quatre Etudes, dans leur version primitive conçue pour quatre instrumentistes, furent écrites à la demande de la Nord-Deutscher Rundfunk. La formation du Groupe de Strasbourg fournit à l’auteur l’occasion de remanier son oeuvre, confiant alors à six percussionnistes ces Etudes qui furent ainsi représentées pour la première fois au Festival de Strasbourg en 1963, le prolongement chorégraphique, dû à Manuel Parrès, conviant danseurs et musiciens à évoluer ensemble sur la scène.

« Les percussions réalisent ce qui a été longtemps l’objet inconscient de ma recherche avec celle de nombreux musiciens contemporains : la libération des cadres diatoniques, impropres à exprimer la sensibilité contemporaine… Ici, dans la Première Etude, les périodes sont des périodes essentiellement mélodiques et où l’harmonie se transmute en densité, les résonances harmoniques des gongs et cymbales apportant l’élément de libération par rapport à la graduation diatonique. Dans la Deuxième Etude, la densité règne de bout en bout, sur un environnement rythmique et de densités aussi ambigües que le rumeurs d’une foule. Le solo de caisse claire est un « spectre » réduit à l’articulation seule d’une ligne vocale. A la fois improvisé, libre et inspiré, il demande à l’interprète une sorte d’état de transe : il atteint son paroxysme expressif. Rythme imperturbable d’accompagnement comme dans les cérémonies primitives et rumeurs d’une sorte de choeur en réponse. Etude 3 : déformation d’un son unique FA avec irisation de tout son spectre harmonique. Selon le point de la cymbale chinoise où l’on frappe, le son se forme, se dédouble, etc., devient une goutte de rosée sonore en arc-en-ciel ou un point lumineux fixe. La Quatrième Etude est une étude de rythme à caractère néanmoins mélodique et de forme trophique, procédant par renversements et juxtaposition de sections différentes. Elle affecte une particulière recherche dans les couleurs mates des peaux frappées par les baguettes et s’achève encore sur une vibration de timbres, mats aussi, qui s’estompe en roulement dans une dernière vibration de densité. » Maurice Ohana