Dédicataires : oeuvre dédiée « à 50 000 compatriotes, morts dans le tremblement de terre de juin 1990 »
Création : 28/09/1990, Festival MUSICA, Strasbourg
Composition : 07/1990
Effectif : 6 percussionnistes et voix de femme
Durée : 30′
Nâghouss prolonge ses racines dans le mode de « Navâ », un des plus beaux modes de la musique traditionnelle persane, rarement joué, dont j’ai entendu une interprétation magistrale par maître Talâï et ses accompagnateurs, il y a quelques années de cela, à Strasbourg.
« Nâghouss », poème-fleuve de Nymâ Youchidj (1895-1959, fondateur de la poésie moderne en Iran), impose à l’oeuvre son rythme, sa métrique, son expression, son chant intérieur et enfin sa forme. Il fait l’apologie du son-même, le son de la cloche qui est beau et » traverse les murs et les nuages »….. « console des coeurs brisés »….. « annonce la décadence des vieilles bâtisses »….. »montre le chemin de la Vie et le Néant »… »Ding, dang dans le passage des jours, il est la clé du matin de la liberté…. »
Dans cette oeuvre, j’ai considéré les instruments à percussion, d’abord comme un orchestre qui peut remplir l’espace des hauteurs d’une façon complète (avec ses possibilités et ses limites) et seulement après, en second lieu, des instruments qui « percutent », car, dans toutes circonstances musicales, je désire garder la primauté du « chant » à tous niveaux.
Après « Goghnouss », » Nâghouss » est la 2ème oeuvre de « cycle de Nymâ », un travail que je me propose de faire sur les poèmes de poète Nymâ Youchidj, elle est en même temps, comme toutes mes oeuvres, le fruit d’un amour entre l’orient et l’occident qui traverse des siècles et qui a inspiré tant de poètes, musiciens, philosophes et hommes de culture.
Iradj Sahbaï