Création : 15 mai 1965, à la biennale de Zagreb, Croatie
Le texte du poète belge Henri Michaux, dans sa rudesse et sa violence corrosive, dans sa dureté de diamant, garde toute sa pureté sans que jamais la musique s’essaye à l’illustrer ou à le commenter. La partition de Milan Stibilj est conçue comme une Passacaille, sur un thème rythmique qui éclate et se désagrège dans la partie centrale de l’ouvrage. Le « climax » se situe sur le fragment qui a donné son titre à l’oeuvre, « Épervier de ta faiblesse, domine ». D’un bout à l’autre, règnent des sonorités graves et inquiétantes, des fracas élémentaires qui transposent très habilement le climat viril et tendu de la poésie de Michaux. Épervier a été joué en première audition à la Biennale de musique contemporaine de Zagreb de 1965 où il a obtenu le plus vif succès. Milan Stibilj, né en 1929 à Ljubjana, étudia la psychologie avant de travailler les différentes disciplines musicales à Zagreb, à l’Université d’Utrecht et avec son compatriote Milko Kelemen. Après avoir signé un symphonie en 1961, des Congruences pour piano et orchestre en 1963, des Impressions pour flûte, harpe et cordes la même année, il s’oriente délibérément vers les recherches les plus avancées de la jeune école. Il donne alors Assimilation pour violon seul en 1965 (récompensé à Belgrade l’année suivante), Contemplation pour hautbois et orchestre, et, plus tard, pour la Biennale de Zagreb, un Requiem Slovène pour ténor, choeur et orchestre.