XENAKIS IANNIS – Pléiades

Commanditaire : Ville de Strasbourg
Création : 3 mai 1979 avec le Ballet du Rhin, Mulhouse, FR
Re-création : 24 juin 2011 avec l’ensemble l’Abrupt – Alban Richard, Festival Montpellier Danse
Dédicataires : Percussions de Strasbourg
Effectif : 6 percussionnistes et 6 danseurs
Edition : Salabert

Acheter le CD (format numérique uniquement)

Les Pléiades évoquent d’ordinaire l’amas d’étoiles étincelantes dans l’épaule droite de la constellation du Taureau. Dans l’hémisphère nord, les Pléiades ne sont visibles qu’en hiver. Un télescope permet d’observer des douzaines d’étoiles dont six seulement sont repérables à l’oeil nu ainsi qu’un léger brouillard laiteux dans la même zone. Selon la mythologie grecque, cet amas d’étoiles représente les sept soeurs ou Pléiades, servantes d’Artemis, Déesse de la Lune. L’une des soeurs, Electre, aurait disparu sous forme de comète, rongée de chagrin après le siège et la destruction de la ville de Troie construite par son fils Dardanus, victime du célèbre stratagème du cheval de Troie. La blancheur et le brouillard dans lesquels les Pléiades apparaissent seraient le résultat des pleurs versés par les six soeurs abandonnées par Electre. Iannis Xenakis (né en 1922) a composé « Pléiades » au cours des années 1978 -79 sur une commande de la Ville de Strasbourg. Cette pièce a été jouée pour la première fois par les Percussions de Strasbourg lors d’un concert avec le Ballet du Rhin le 3 mai 1979. Le titre Pléiades fait référence aux six membres des Percussions de Strasbourg. Mais pour Xenakis, la référence à la multiplicité de l’existence semble plus importante. L’essence même de cette pièce repose sur le fait qu’elle n’est pas délimitable à une simple définition. « Pléiades » déjà abonde en sons très riches. Les instruments utilisés vont des claviers aux divers instruments à percussions dont le « sixxen  » – un instrument à percussion spécialement crée pour cette composition. La pièce est divisée en quatre parties dont les titres font référence aux matériaux de fabrication des instruments et aux sons que ces derniers produisent. A l’écoute du sixxen, on pense immédiatement au gamelan d’Indonésie, en particulier à ceux de Bali, aux instruments utilisés dans la musique de fête au Japon, aux carillons des églises du bassin méditerranéen et aux cloches à vache des Alpes. La richesse de timbre du sixxen est en quelque sorte l’expression des différents types de vie menés par l’homme dont les métaux sont partie intégrante. Tout en donnant une absolue liberté au concept d’une multiplicité de l’existence, Xenakis a su imposer une règle de diversité et d’unité dans la structure temporelle de sa recherche vers la création d’une seule et unique composition.

L’unique source de cette polyrythmie est l’idée de périodicité, répétition, duplication, récurrence, copie fidèle, pseudo-fidèle, sans fidélité.