BURNING BRIGHT
Hugues Dufourt

Composition : Hugues Dufourt
Commande de l’Etat français et des Percussions de Strasbourg.
Coproduction :
 Percussions de Strasbourg / Festival Musica, avec le soutien de l’ADAMI.
Création lumière et scénographie : Enrico Bagnoli. Coproduction de la création lumière : Percussions de Strasbourg / Philharmonie du Luxembourg.
Effectif : 6 percussionnistes

Écrite pour le cinquantième anniversaire des Percussions de Strasbourg, Burning Bright emprunte son titre à l’un des plus célèbres poèmes de la littérature anglaise, The Tyger de William Blake, publié en 1794.

Dans ce poème incandescent, William Blake exalte le choc des contraires, véritable matrice du monde et condition originaire de toute manifestation de la puissance créatrice. Le conflit primordial de l’ « innocence » et de l’ « expérience », ces deux états extrêmes de l’âme humaine, traverse tout l’œuvre poétique de Blake, lui imprimant sa dimension tragique et son style visionnaire. Non-conformiste et libre-penseur, violemment hostile à la moralité répressive ainsi qu’à toute forme d’oppression théologique et politique, Blake prit le parti de la Révolution française et dénonça la mise en esclavage des noirs d’Amérique, sans renoncer à une forme de quête mystique – dans la lignée de Dante et de Milton -, seule capable à ses yeux d’exprimer la splendeur des illuminations intérieures. La fureur éruptive et hallucinée de ses visions inspire crainte et effroi. Plongé dans les abîmes d’une condition de misère, l’homme peut néanmoins voir sourdre dans le monde une lumière brûlante qui lui indique, sans promesse aucune, la possibilité d’un règne autre que celui des prédateurs.

Conçu d’un seul tenant, tel un immense adagio à la manière de Bruckner, Burning Bright est une vision poétique en rupture avec les types de délimitation propres à la tradition, contours ou clôtures. La musique s’élève par couches, par nappes, ou se déploie par émergences amples et diffuses. Les timbres dessinent leur propre espace de résonance et se disposent en profondeur, dans la fuite indéfinie d’un horizon. Les sons enflent, se diffusent ou se tordent, s’entremêlant comme des fluides ou des gaz. Le travail sur le timbre n’est qu’un art de la retouche. La dérive des masses colorées se substitue aux jeux des configurations formelles propres au siècle dernier. Les techniques de friction prennent le pas sur celles de la percussion.

À l’instar du poème de Blake, Burning Bright mobilise les énergies premières: un drame sans récit ni anecdote, une forme donc qui s’engendre et recherche son unité au travers de secousses telluriques. L’espace immense que l’on y découvre, un espace à la Kubrick, pourrait bien devenir, malgré les espoirs de notre époque, celui d’un éternel confinement.

L’album enregistré en 2016 a reçu la Victoire de la musique classique – catégorie enregistrement 2017, un Diapason D’Or, un Coup de Coeur Charles Cros et une Clé d’Or ResMusica

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« Premier disque du label Percussions de Strasbourg, Burning Bright est un chef-d’oeuvre qui, après les désormais classiques Erewhon et Sombre Journée, marque le sommet d’une collaboration entamée il y a quatre décennies entre Hugues Dufourt et les Percussions de Strasbourg. »
Pierre Rigaudière, Diapason, Octobre 2016
 

« Après ce sublime spectacle en plein air, changement de décor à la nuit tombante avec les ruines à ciel ouvert de l’église abbatiale, où officient les Percussions de Strasbourg. Six musiciens appelés à entretenir le « feu ardent » de Burning Bright (2014), une œuvre monumentale qu’Hugues Dufourt a imaginée en écho au poème The Tyger de William Blake (1757-1827). Les gestes sont simples : des battements répétés à grande vitesse et des frottements lancinants. La forme l’est tout autant : des nappes de consistance variable, entrecoupées de pauses assez brèves. Une sorte de course de relais dans laquelle le silence correspondrait au passage de témoin ? En fait, une création de titan, où l’attrait de l’irrationnel est préservé par la grâce d’une organisation prodigieusement pensée. « Ici, l’œuvre sera à sa place », nous confiait le compositeur avant le concert. Le public aura été du même avis. »
Pierre Gervasoni, Le Monde, 05/09/2022

LES DATES :

  • 25.09.14 – Festival Musica, Strasbourg
  • 27.11.14 – Festival Rainy Days, Philharmonie du Luxembourg
  • 20.01.15 – La Coupole, Saint-Louis
  • 18.11.15 – Festival Manca, Théâtre National de Nice
  • 21.11.15 – Musée Tinguely, Bâle
  • 15.11.16 – Festival Milano Musica, Milan
  • 10.12.16 – Eglise Saint-Paul, Strasbourg
  • 29.06.17 – Cité de la Musique et de la Danse, Strasbourg
  • 03.11.17 – Wien Modern, Vienne (AUT)
  • 13-14.11.17 – CRR de Paris
  • 19.05.18 – GMEM, Friche de la Belle de Mai, Marseille
  • 11.01.19 – Scène Nationale d’Issoudun
  • 26.08.19 – Jardins Musicaux, Cernier, Suisse
  • 03.09.2022 – Abbaye de Royaumont
  • 09.02.2023 – Théâtre de Hautepierre, Strasbourg
  • 29.07.2023 – Festival Messiaen au Pays de la Meije

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